Du Sang

Le vieil homme avait choisi de ne pas accomplir son premier sacrifice au nom du Dark Mogwaï (Gloire à Lui) sur un autel. La Grande Prêtresse lui avait demandé une tête.

Un homme et une femme, humains, étaient enchaînés sur des chaises de part et d'autre d'une pièce rectangulaire. Velthorus se tenait derrière la femme, courbé, ses longs cheveux blancs tombant sur ses frêles épaules, respirant comme si des clous dansaient dans sa gorge. Aux pieds de l'homme emprisonné était un poignard, lequel était accroché à une chaîne de trois mètres de long. La femme, quant à elle, bâillonnée, liée de tous côtés et jusqu’à la moindre extrémité de son corps par des fils de fer, se trouvait dans un étrange mécanisme parsemé de lames et de pointes.

J'ai un nom, dit le vieillard. Je suis Velthorus. J'ai un dieu. Il est le Dark Mogwaï.

Il marqua une pause. Une pause forcée. Il fut pris d’une violente quinte de toux. Lorsqu’il retira sa main de devant sa bouche, il dissimula un filet de sang mêlé de salive. Il reprit :

Cette machine, monsieur, est mon œuvre. Vous allez rapidement en comprendre le fonctionnement.

L’homme transpirait, et n’osait rien dire. Il était évident que cette mise en scène ne présageait rien de bénéfique.

Nous allons procéder à une… Il toussa. Nous allons procéder à un expérience. Vous allez ramasser cette lame à vos pieds. Ce que je vais vous demander ne va pas vous plaire, mais croyez-moi, c’est pour la bonne cause.

Que voulez-vous ? s’écria l’homme.

Ramassez cette lame et tranchez-vous l’auriculaire de la main gauche.

Quoi ? Relâchez-nous !

Ah ! J’ai oublié de vous expliquer le fonctionnement de ma machine.

Velthorus actionna une manivelle, et des rouages s’enclenchèrent. Les chaînes tournaient dans un sinistre bruit grinçant. Le vieillard, manipulant une manette métallique, arborait un visage froid et concentré. Des fils de fer se tendirent, encore et encore ; les yeux de la femme se révulsèrent, elle sembla suffoquer sous son bâillon. Son doigt se sectionna sous la pression des fils. L’homme hurla en voyant le jet de sang.

Tout ce que vous refuserez de vous infliger, reprit Velthorus en toussant, lui sera infligé.

L’homme était tétanisé. Il prit conscience de l’ampleur macabre de cette situation. Il vit chaque fil de fer, autour des bras de sa bien-aimée, autour des jambes, autour de la gorge. Il vit les deux pointes perchées au-dessus de ses yeux, les lames sur ses flancs.

Je vous en prie !

Nouveau test. L’index de la main gauche.

Il paniquait. Il essayait de lire ce qu’il devait faire dans les yeux de sa femme, torturés par la souffrance. Ils s’aimaient, plus que tout, et leur bourreau le savait. Hésitant, il se pencha, et ramassa la lame. Les yeux de Velthorus soutenaient son regard sans se relâcher une seconde.

Tremblant, il posa la lame contre son doigt. Les joues brillantes de larmes et de sueur, il pressa… et hurla. Elle était si bien affûtée qu’il eut l’impression de ne pas avoir d’os.

Velthorus applaudit.

Voilà qui est préférable. Passons aux choses sérieuses. Un œil. Au choix.

Pitié… Pourquoi nous ? Je…

Velthorus agita son index dans un signe négatif. Il actionna une nouvelle manivelle, et manipula la même manette. Les chaînes dansaient dans un rythme sinistre.

Non !

L’homme souleva le poignard, ferma les yeux comme pour si ses paupières allaient atténuer la douleur, et l’enfonça légèrement mais rapidement dans son œil gauche. Son hurlement fut effroyable.

Autre chose… dit Velthorus. Quand le mécanisme est en route, je ne peux plus l’arrêter.

L’une des pointes sur le front de la femme tourna sur un axe et s’engouffra dans l’œil droit qu’elle gardait.

Sur les deux visages s’écoulait une rivière de sang. La douleur était tranchante et froide comme un morceau de verre, insoutenable.

Votre acte, toutefois, est remarquable, et mérite louanges. Il me donne envie d’aller encore plus loin, de voir jusqu’où vous êtes prêt à me suivre. Elle est votre raison de vivre. Sa souffrance est vôtre.

La toux du vieillard redoubla de violence. C’était comme s’il se raclait les poumons avec des débris d’acier.

Taillez-vous la main gauche.

À travers la brume de son unique œil, il observait sa moitié. L’hémorragie pouvait être mortelle, il ne pouvait accepter que cette blessure lui soit infligée à elle…

Il entreprit alors ce qu’il avait à faire. Ce ne fut pas aussi rapide qu’avec le doigt et l’œil. Il dut scier, scier… tailler avait été le bon mot. Il était pâle. Il avait perdu beaucoup de sang. La main tomba de la chaise et s’écroula au sol dans un bruit sourd.

Arrêtez ! cria l’homme avec le peu de forces qui lui restaient.

D’accord.

Velthorus tourna le dos à la machine, et reprit :

Allons directement à la fin, en ce cas. Les règles changent un peu. C’est à présent un choix. L’un de vous deux survivra. Et c’est à vous, monsieur, de choisir.

Le monde tournoyait, s’effondrait. Les mots l’avaient frappé comme une pluie de pieux.

Qui survivra ? demanda Velthorus. Elle… ou vous ?

Presque sans hésitation, l’homme s’écria :

Elle !

Ce sera donc vous.

L’homme hurla de haine et de désespoir. Velthorus activa l’une après l’autre toutes les manivelles de la machine. Le mécanisme s’activa de toutes parts, et le bruit de métal se mêla à un bruit de chair déchiquetée. Les fils de fer se tendaient, tranchant, sectionnant. Les pointes et les lames s’enfonçaient frénétiquement dans la viande. La gorge elle-même fut tranchée jusqu’à la colonne vertébrale, mais la tête ne roula pas au sol, attachée aux pointes dans ses yeux.

Marchant dans la mare de sang et d’organes, Velthorus arracha la tête de la femme et s’approcha de l’homme. Il tira la chaîne de la dague pour la lui retirer. Il posa la tête par terre, alluma une torche avec un petit objet mécanique, et appliqua le feu sur le moignon de son poignet, cautérisant la plaie.

Vous vivrez, dit-il. Vous vivrez en vous disant que vous aviez fait le bon choix, et que sa mort n’était pas de votre faute. Cela suffira à apaiser votre conscience, et laissera place à la satisfaction d’avoir survécu. Oui, voilà avec quoi vous devrez vivre à présent. Avec cette abominable et inhumaine satisfaction. Je me nomme Velthorus. Je sers le Dark Mogwaï.

Le vieillard détacha sa victime, ramassa la tête, et sortit de la pièce, boitant, toussant. Priant.

[HRP]Sympa, bien inspiré de Saw je trouve, du moins dans les idées, bien glauque et sadique '^^

Ah oui, moi c'est Ryu-San, ancien membre de la SMF et frère dans la foi des INDM, bien le bonjour Velthorus [/HRP]

[hrp] Oulala! que je ne regrette pas ce recrutement!

Ca c'est de la recrue, de la vrai!

Vive Velthorus!! et Gloire au Dark Mogwaï[/hrp]

[hrp] mais il est encore plus méchant que moi le nouveau ! faut absolument que je m'améliore !

bienvenu Velthorus [/hrp]

[hrp]J'adore ^^ DU SANG POUR LE DIEU DU SANG !!!! Gloire au Dark Mogwaï !! (non, ceci n'est pas du fanatisme )[/hrp]

L'Adepte accosté par le veillard leva un sourcil d'étonnement puis détailla la silhouette courbée. Ses yeux virent alors la tête d'une femme dont les yeux avaient été crevés. Le sang coulait encore en fine goutelette, maculant les dalles de marbre noir d'un reflet rouge. Un gong avait sonné. C'était la fin d'une célébration. La Grande Pretresse devait être dans ses appartements.

Le vieil homme ne présentait pas de risque a priori pour la Pretresse... qui de toute manière n'avait pas de souci a se faire. L'adepte eu honte de sa pensée... Il se jura d'effectuer un sacrifice pour se faire pardonné.

Bien sur, c'est par la.

L'Adepte, qui était un jeune Elfe, conduisit le vieillard dans le dédale du temple. Ils passèrent ainsi dans de nombreux couloirs sombres et glauques. Quand ce n'étaient pas des chants religieux, des cris résonnaient, emporté par les courents d'air. Le petit groupe arriva dans une grande salle qui semblait être le carrefour de toutes les ailes du Temple. Sur la Droite, une porte d'ébène était ouverte sur une salle où ils pouvaient deviner des silhouettes encapuchonées se prosterner devant une immense statut. Un humain charismatique endoctrinait des adeptes faichements arrivés. Mais aucun n'avait encore eu l'honneur de rencontrer les Hauts Dirigeants.

Devant eux se trouvait une porte de bois sombre et sculpté. Elle était ouverte sur un couloir visiblement différent. Un tapis noir brodé d'argent était posé au sol. Des plantes étranges poussaient dans le sol non carrelé

Je n'ai pas l'autorisation de vous mener plus loin. Continuez jusqu'à la porte dont le symbole est le Dark Mogwaï Il mit sa main sur le coeur et murmura un court Gloire à Lui, Entouré de Lierres. C'est le Symbole de la Pretresse Earwen. Et surtout, ne vous approchez pas trop des plantes. Elles sont empoisonnées.

L'adepte laissa le vieux sur place et retourna à ses occupations.

Alors qu'elle était totalement absorbée sur la contemplation d'une carte du Lorndor, Earwen jouait distraitement avec la dague sacrificielle qui ne la quittait jamais. L'Elfe était assise a sa table de travail, face a la porte. Diverses plantes donnait une touche de vert tendre à une pièce dont le noir et le vert profond étaient les principales couleurs. Une statuette du Dieu Cornu était posée sur une sorte de mini Autel où l'on pouvait deviner des trasses de sang séché.

On frappa a la porte. N'attendant aucun officier ni visiteur, c'est d'une voix étonnée qu'elle acceuilli le visiteur sans pour autant se lever.

Oui, entrez.

Il entendit la voix d’une femme de l’autre côté de la porte, et se leva. Il fut surprit que la Grande Prêtresse eût aussitôt demandé à son visiteur d’entrer. Sans qu’il fût annoncé. Sans qu’un garde l’escortât. Avait-elle acquis le don de la préscience ? Avait-elle tant confiance en son propre pouvoir ? Elle était la plus grande représentante du Dark Mogwaï depuis la guerre contre l’ancien ordre, la Secte des Magiciens Fous, et était sans nul doute extrêmement puissante.

Le cadavre ambulant qu’il était n’était pas une menace pour un enfant. Pouvait-il l’être pour la servante de la plus puissante facette de Dieu ?

Il franchit alors la porte comme s’il s’agissait du seuil de l’Enfer. Il était partagé entre la satisfaction et… autre chose. Elle était assise face à la porte, dans une obscure fresque végétale, un mélange entre l’ombre et la vie, une perversion malsaine de ce que représentait la flore pour les êtres vivants.

Il ne croisa pas le regard de la Grande Prêtresse un seul instant. Jamais. Il s’agenouilla à nouveau, sans lâcher la torche embrasée qu’il tenait. Il déposa la tête de la femme devant lui, et prit la parole :

Mon nom est Velthorus. Et voici la preuve de ma Foi. Le sang qui s’écoule de ces veines déchiquetés est gangréné par la corruption de l’impiété et de l’incrédulité. Ces yeux arrachés sont ceux d’une aveugle qui a refusé de voir le Noir Visage de Dieu ; cette vie ôtée est celle d’une âme à présent damnée pour sa folie.

Ses longs et secs cheveux blancs retombaient sur ses épaules. Il s’appuyait sur la torche comme s’il s’agissait d’une canne, ses genoux sur le sol étant aussi douloureux que s’ils étaient plantés sur des épieux.

[HRP] désolée du temps de réponse ^^' [/HRP]

La pretresse vit alors entré un humain assez vieux... Le vieillard, pourrait-on dire, se plaça devant elle sans pour autant croiser son regard. Il lui présenta alors la tête d'une femme visiblement torturée.

L'homme ou ce qu'il en restait, était a genou sur le sol froid de la salle de travail. Les flammes de sa torche montraient un visage sec, presque momifié et donnaient un reflet étrange sur les cheveux blancs et cassant. Ses traits étaient tirés par la douleur de sa posture.

Relève toi Velthorus. C'est donc toi l'homme a la plume pointue, vieux combattant errant sur ces Terres et qui a enfin trouvé la Foi.

Une pause permettant au vieillard de se lever. Elle n'attendit pas le résultat des effort de l'homme pour poursuivre.

Des hommes sages comme toi sont necessaires. Et Croire au Dark Mogwaï pourrait t'apporter bien plus que tu ne le pense.

L'Elfe se leva, se retourna un moment en cherchant dans uns besace accrochée au mur et en sorti une sorte de perle d'une beauté étrangère au Lorndor. Elle s'approcha alors du vieil homme et lui tint le menton afin qu'il la regarde dans les yeux.

Ses yeux justement, avaient pris une teinte blanche irréelle. Elle passa alors sa main qui tenait le Mox de Perle sur le front. Une douce chaleur se répendit dans le vieux corps qui semblait guerrir de ses principaux maux.

Puis la pretresse recula doucement, laissant Velthorus s'exprimer.