Personne n'est tenté par le RP ? Allez, je me lance...
Cette nuit, je fus réveillé par un grognement proche. Mis en alerte immédiatement, j'empoignai mon épée, prêt à en découdre. Mais cherchant l'origine du bruit, je ne vis rien. Baissant peu à peu ma garde, je m'apprêtai à me rendormir, quand je vis un monstre immense et velu me charger. Sous le coup de la terreur, et térassé par la puissance de cette bête inconnue, je ne me défendis même pas. Ses griffes acérées eurent tôt fait de me réduire à une masse sanglante, et je sombrai dans une inconscience comatique. Le lendemain, pourtant, je me réveillai, entouré d'elfes, mes congénères. Me levant avec peine, j'aperçus au loin un château. J'avais été ramené au royaume elfique...
Honnis soient-ils ! Même en étant un moi-même je ne pouvais m'empêcher d'éprouver une haine profonde pour ceux de notre race. Pris d'un malaise, je me hâtai de prendre le premier portail pour le Temple.
Arrivé en là-bas, en ce bord de mer, je repris mes activités : aider les fidèles, tuer les païens. Dans ce milieu propice, je n'avais plus aucune séquelle de mon attaque de la veille. Mes blessures s'étaient déjà cicatrisées, et comble de l'ironie, un feu ardent coulait dans mes veines, une rage infâme accompagnait chacun de mes pas, portait chacun de mes coups.
Et ainsi je passai tranquillement la journée, dans la routine du quotidien. La nuit venue, après avoir planté mon épée dans le crâne d'un ogre endormi, j'eus un soudain vertige. Manquant de tomber, je vis juste derrière moi l'ogre que je venais de frapper, qui n'était pas tout à fait mort, et que mon coup avait réveillé. Prenant rapidement la fuite, je courai pour l'éviter. Je fus alors à nouveau sasi d'un terrible vertige, qui me terassa et me fis perdre l'équilibre. L'ogre derrière moi courait encore, mais ne me vit pas, au sol. Il passa au dessus de moi, et la terrible odeur s'ajouta à mon malaise. Quand il fut passé, je me relevai avec peine, en proie à un mal de crâne qui n'avait rien à voir avec ma chute. Pris d'une rage incontrôlée, je plantai mon épée dans un humain qui avait le malheur de marcher à côté de moi. Mais cela ne fit qu'accentuer mon malaise. Sous le coup de la douleur, je hurlai - et ne reconnus pas ma voix.
Etrangement, ma douleur était accompagnée d'un sentiment de puissance, plus grand que celui que j'avais eu au long de cette journée. Mes sens étaient décuplés, et je sentais mes jambes me soutenir avec une force que je ne leur connaissais pas. Transi de stupéfaction, je lachai mon épée, et l'entendis tomber dans un cling métallique.
Alors, en bête brute, je fonçai droit devant moi, arrachant mes habits. Je croisai au passage l'ogre qui m'avait plus tôt poussé à la fuite, et n'hésitant même pas, je le lacérai de mes griffes.
Mes griffes ? Depuis quand avais-je des griffes ? Je regardai ma main, puis mon bras, puis tout mon corps. Pris de terreur, je poussai encore un hurlement, et cette fois je le reconnus. C'était le cri d'un loup. Ce qui expliquait tous les évènements survenus jusqu'alors. L'attaque de la veille. Un loup-garou. Contaminé, maudit, j'étais condamné à subir cette transformation toutes les nuits.
Mais comme je pensai, la sensation de puissance se fit plus ardente, le besoin de tuer plus pressant, et je sentais, impuissant, mes pensées devenir confuses, mes souvenirs troubles. Ne cherchant même plus à résister - je n'en avais pas la force, ni peut-être la volonté, je me laissai aller à cette nouvelle forme. Je tuai quelqu'un que je ne pus même pas identifier, et courant toujours, je fonçai vers le mer. Au loin se dessinait la grande silhouette du Temple, mais cette image ne m'inspirait plus la sérénité d'antan. Je vis alors un forme allongée sur le sol. M'apprêtant sans réfléchir à le tuer lui aussi, ce pauvre humain endormi, je fus saisi d'un doute. Dans un accès de conscience, j'eus un souvenir de rires, de joie, et des images traversaient mon esprit, à propos de cet homme. rassemblant toute ma volonté, faible mais suffisante, je reconnus Skyion, le sorcier. Ne voulant pas lui infliger ma propre douleur, et sans vouloir troubler son sommeil, dans un dernier accès, je ramassai une pierre... et l'abattis sur ma propre tête. Je tombai, inconscient, assommé, dans un buisson à deux pas du mage, qui dormait toujours.
Le lendemain, je me réveillai, la main sous une pierre que je n'aurais jamais pu soulever, et une énorme bosse sur le crâne. Je n'avais aucun souvenir de ce qui s'était passé la nuit. Pour moi, l'ogre avait dû m'assommer après ma chute, et essayé de me lancer ce rocher dessus, mais n'avait atteint que ma main droite. Je l'arrachai de dessous la pierre, et repris mes habitudes du quotidien.
Lun 28 Mai - 12:31